Création | Coproduction Le Sablier
Une femme en manteau de fourrure. Elle n’a qu’une chaussure et pour seul bagage une sacoche, un mouchoir et un bâton de rouge à lèvres. Dans la pénombre, un homme l’observe… C’est le début d’une série de décalages
en chaîne, les pièces disparates d’un puzzle qu’on tente de reconstituer à la manière d’une investigation criminelle. Le spectacle interroge l’identité de cette femme, tente de fouiller avec elle dans les bribes de ses souvenirs jusque dans les recoins les plus sombres de l’âme humaine. Qui est-elle ? À la manière d’un roman noir, une bassine en zinc pouvant contenir un corps, une scie, un gigot surgelé ou une tapette à mouche deviennent des pièces à conviction
pour résoudre l’énigme.
Figure emblématique et pionnière du théâtre d’objet, Agnès Limbos aborde ici de façon magistrale le féminicide, sujet peu traité au théâtre et pourtant d’une cruelle actualité.
Fondée en 1984 par Agnès Limbos – 15 créations de spectacles, courts ou longs – fait du théâtre d’objet comme d’autres prennent le train – tourne ses spectacles ici et beaucoup ailleurs – à ce jour plus de 3500 représentations – organise des master class – des festivals de théâtre d’objet – accompagne des jeunes créateurs dans leur projet artistique – met en scène des spectacles tout public… Et espère continuer encore longtemps à disséquer la vie sur sa table d’opération poétique.
Le Café des images et Le Sablier ont proposé une carte blanche à la metteuse-en-scène belge Agnès Limbos, elle a choisi de présenter Miracle à Milan de Vittorio de Sica. Cette projection a lieu au Café des images le mercredi 5 avril 20h30 EN SAVOIR +
Rendez-vous au Sablier le jeudi 6 avril dès 17h pour assister à la conférence / discussion avec Pauline Delage et des colleureuses d’affiches organisée en partenariat avec les Ateliers du genre – En accès libre –
Pauline Delage « La violence au service du genre »
Pauline Delage est sociologue, chargée de recherche au CNRS (laboratoire CRESPPA-CSU). Ses recherches portent sur le genre, les inégalités et les mouvements sociaux. Elle s’est notamment intéressée aux violences faites aux femmes et aux violences domestiques en France, aux États-Unis et en Suisse. Elle retrace actuellement la sociohistoire des catégories de pensée et d’action mobilisées dans le traitement des violences fondées sur le genre. La comparaison transnationale permet de souligner la circulation d’idées et de pratiques en matière de lutte contre les violences. L’action publique contre ces violences est alors envisagée comme un prisme pour étudier les formes de régulation légitimes de la violence et des rapports sociaux.
Depuis 2019, des messages féministes peints lettre par lettre sur des feuilles de papier habillent les murs des villes de France et du monde. Collages Féminicides Paris, mouvement de désobéissance civile autonome, sans leader et auto-organisé, est à l’origine de ce renouveau des modes d’action féministes.
Avec le soutien de l’onda – Office national de diffusion artistique