J’ai eu envie pour ce projet, qu’il soit porté au plateau par une jeune équipe d’acteurs.trices représentant aussi cette jeune génération qui secoue les codes établis et se questionne sur le genre et les identités.
- Elise Martin, Yohann-Hicham Boutahar, George Sizeron – Trois acteurs sortant de formations professionnelles inclus dans le projet de La jeune fabrique que nous développons avec le Théâtre de la Croix Rousse à Lyon, engagés sur deux saisons et sur plusieurs projets. Un soutien à l’insertion professionnelle post-covid durant deux ans.
- Rose Chaussavoine et Enzo Dorr – Deux jeunes acteurs qui sortent de L’ESNAM, école de marionnettes de Charleville Mézières.
- Yasmine Baudoin sortie dernièrement du conservatoire de Lyon
Le travail que je leur demande est précis, à la fois dans un jeu ciselé proche du cinéma et dans une grande technicité puisqu’iels vont manipuler des corps marionnettiques représentant les personnages.
Pour penser ce projet, nos inspirations ont été multiples (auteurs, philosophes actuels ou plus anciens, podcast, documentaires).
Avec Yann, nous avons commencé par rencontrer une dizaine de personnes d’âges différents, venant de différentes villes de France qui, anonymement, ont accepté de témoigner et de nous raconter leurs histoires d’amour, leur sexualité.
Une jeune femme de 25 ans en couple avec une femme trans-genre de 58 ans. Un homme en relation fusionnelle avec une femme et leur sexualité BDSM physiques et psychologiques. Un homme trans militant dans différentes associations. Une femme lesbienne en polyamour. Un homme en trouple. Un couple exclusif. Un homme asexué…Nous voulions nous rapprocher de différentes réalités en complément de nos recherches. Une façon d’être au plus proche de la compréhension du réel, sans jugement.
Ces témoignages forts nous ont permis d’affirmer certaines intuitions que nous avions et d’en faire bouger d’autres. Nous ne voulons pas faire un spectacle documentaire. Le projet est bien d’écrire une fiction théâtrale, plastique et sans doute volontairement non exhaustif.Le propos n’est pas de faire un spectacle sur une communauté en particulier mais bien d’ouvrir notre regard, de rendre accessible et sensible ce propos à tous et d’apporter une réflexion large sur nos identités sans jamais être dans un rapport de jugement. Je ne voudrais pas que le spectateur se sente voyeur d’un théâtre érotico-pornographique. Notre ambition est de montrer avec sensibilité et justesse, une grande liberté des sentiments, de décrire aussi une complexité de nos corps politiques et lumineux.