La dernière battue

Théâtre de marionnettes, ombres et chants

À découvrir dans la saison 2023/2024 du Sablier

Les questions autour de ce qu’est la nature abondent à une époque où l’urgence écologique est brûlante, où les dogmes de l’hétéronormalité sont mis en branle. Qu’appelle-t-on nature ? Est-ce tout ce qui est de l’ordre du non-humain, du sauvage ? Comment faisons-nous partis de cette nature ? Et comment ce concept sert à condamner des relations non hétéronormées, en les qualifiant de contre-nature ?
Le texte de Magalie Mougel parle de l’homosexualité dans un milieu rural, et plus particulièrement dans un milieu de chasseurs. Issues toutes deux de la campagne Normande, nous souhaitons nous emparer de ces question et penser la nature comme quelque chose à questionner. Il nous parait essentiel de la sortir des dogmes qui l’enferment, qu’ils soient motivés par la protection, ou par la traque et l’exploitation de ce qui la compose. Il nous plait de la penser vivante, muable. L’autrice met en avant un champs lexical important de la nature comme matière organique dans lequel l’amour des jeunes femmes naît. Cette relation est pourtant condamnée par les chasseurs : ils la considère contre-nature et déshonorante.
En gardant le texte dans son intégralité, le spectacle propose de prolonger le propos de Magalie Mougel : les personnages humains se trans- forment en oiseaux grâce aux marionnettes et à l’anthropomorphisme. Ils deviennent l’extension de cette nature vivante et complexe : voici des oiseaux qui s’aiment, qui se chassent, qui chantent. Le chant, justement, est aussi le médium à travers lequel les oiseaux s’expriment. Tandis que certains roucoulent leur amour, les autres, chasseurs, chantent leur puissance et leur appartenance au groupe. L’esthétisme de la terre, du feuillage, du plumage, ainsi que le chant permettra une respiration là où l’histoire est tragique est difficile.
L’autrice explique dans une interview* que son texte est l’ultime confession d’une femme à propos d’un évènement tragique qu’elle a vécu, destinée à être entendue par des hommes. Dans sa lignée, nous souhaitons mettre en scène le rejet encore réel, de l’homosexualité, dans nos cam- pagne. En dressant esthétiquement le cadre et le lieu du débat, à savoir «la nature», il s’agit ainsi de mettre en perspective ces deux sujets.

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DISTRIBUTION

  • Equipe : Comédiennes, chanteuses : Joséphine Scampini | Coline Esnault
  • Régie Lumières : en cours
  • Régie Sons : en cours

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