On est au théâtre. On est bien. On regarde. On écoute… Un huis-clos en quatre actes pour deux personnages, la mère et le fils. Ils sont enfermés dans la maison. Le fils obéissant, se plaît dans les jupes maternelles. La mère, impitoyable, aimerait qu’il débarrasse le plancher… « Il n’y a pas une guerre quelque part ? » Poussant son fils hors du nid, la mère ignore ce qu’elle va engendrer…. Qui sait ce dont sont capables les oisillons quand ils deviennent des aigles ?
Pour son troisième spectacle, Pierre Tual s’attaque à Pour une fois que tu es beau, un texte inédit de Jean Cagnard. Mêlant jeu d’acteur, marionnettes et musique, il continue de nous raconter l’humain dans toute sa complexité, sa difficulté à être au monde, à trouver sa place dans la famille et dans la société. Il met en scène un conte naïf, cruel, mélancolique et néanmoins plein d’humour !
« C’est l’histoire d’une mère peut-être un peu particulière (impitoyable ?) et de son fils à priori bien obéissant (simple ?). Le fils revient chez sa mère, il a fait le tour du monde – apparemment il en était capable. Il apporte des nouvelles absurdes. Il n’a rien vu, rien compris. A-t-il seulement ouvert les yeux ? Son but à présent : rester dans les jupes maternelles, bien plus vastes que n’importe quel horizon. Il n’est pas le bienvenu. La mère a raison, il est temps de grandir, dehors ! Il n’y a pas une guerre quelque part ? Ca l’occuperait. Il va donc repartir. On peut espérer qu’il en comprendra davantage cette fois. C’est possible. C’est même à craindre. Il va peut-être ouvrir un œil et regarder autour de lui. Il reviendra à nouveau. Cette fois les nouvelles seront plus cohérentes, hélas. La conscience du fils jouant comme un accélérateur de particules, les absurdités du monde se rapprocheront, les horreurs, les folies, les furies, entamant peu à peu la carapace compacte de la mère. Le fils est d’abord le messager, puis de plus en plus acteur des événements. Oublié, le garçon bien sage. Il aura des amis soudain, beaucoup d’amis, une véritable population d’amis, tous dangereusement semblables. Le monde va finalement s’inviter à la table de la mère, étrangement disproportionné, étrangement violent, renversant les rôles et les autorités. Qui sait ce dont sont capables les oisillons qui deviennent des aigles… » Jean Cagnard
Pierre Tual est comédien, marionnettiste, metteur en scène. Il s’est formé à l’Ecole Supérieure Nationale des Arts de la Marionnette de Charleville-Mézières, dont il est sorti diplômé avec les félicitations du jury en 2008. Il a été compagnon du Tas de Sable – Ches Panses Vertes, Pôle régional des Arts de la Marionnette, à Amiens et lieu-compagnie missionnée pour le compagnonnage marionnette, avant d’en devenir artiste associé. Pour une fois que tu es beau est son troisième spectacle, après Naufrages sur des textes de Sébastien Joanniez et Sylvain Levey, et Fastoche sur un texte de Laura Sillanpää. Il est aussi artiste associé à la compagnie Zusvex en Bretagne (Marie Bout) et à la compagnie franco-norvégienne Plexus Polaire (Yngvild Aspeli). Avec ces équipes artistiques, il poursuit depuis 10 ans un parcours nourri de défis toujours renouvelés, d’une grande diversité d’approches et de fidélités solides. Qu’il soit interprète ou metteur en scène, les spectacles auxquels il participe sont créés et diffusés largement en France et à l’international. Quand il n’est pas sur les routes, il vit et se repose à Bruxelles en Belgique.
Projet réalisé avec l’aide du Ministère de la Culture et de la Communication
Pierre Tual participe à la rencontre artistes-public du jeudi 12 à 18h30.
Souvenez-vous : Pierre Tual a présenté Fastoche au Sablier/Ifs (Espace Jean Vilar à l’époque) en 2015 et sur le festival RéciDives 2016.